5 leçons de la Coupe du monde pour vos actions

La Coupe du monde n’est pas réservée aux seuls fans de foot. Les investisseurs peuvent, eux aussi, tirer de l’événement des leçons utiles pour leurs actions.

Même si ce n’est qu’un jeu, le football n’en dégage pas moins, pour peu qu’on suive de près les 90 minutes de la partie, quelques lignes de force, bien utiles en bourse. Le Wall Street Journal en a identifié plusieurs.

1. Ne pas se laisser surprendre par l’imprévisible
Les supporters n’aiment pas l’inconnu et s’en tiennent souvent à des vérités établies. Mais les matchs ne sont jamais joués sur le papier et les vérités ne correspondent pas toujours aux réalités de l’heure. Il paraissait évident que la France et l’Italie – les deux finalistes de la coupe précédente – accéderaient sans problème au deuxième tour et au-delà. En réalité, les deux équipes ont dû faire leurs valises à l’issue du premier tour.

Les investisseurs se laissent, eux aussi, éblouir par ces vérités établies. Et on considère souvent comme impossible ce qui n’est qu’improbable. Aussi invraisemblable que cela ait pu paraître, le système financier est parti en vrille, les banques du monde entier ont capoté et les Etats ont dû voler à leur secours. C’est un fait. C’est aussi la thèse que défend Nassim Taleb dans « The Black Swan », ouvrage dans lequel l’économiste décrit comment les événements inattendus déterminent l’histoire et l’économie.

2. Une bonne défense est impérative
Si elle n’inscrit pas de buts, une bonne défense empêche au moins l’adversaire d’en marquer. La boulette de Robert Green est significative à cet égard. Dans le match contre les États-Unis, le portier britannique a fait une gaffe de premier ordre qui a privé l’Angleterre d’une victoire par 1-0, la partie s’achevant sur un nul. Bien sûr, cela n’a pas empêché l’Angleterre d’accéder au deuxième tour. Mais ce point perdu a contraint l’équipe à rencontrer l’Allemagne, son rival de toujours, qui s’est avéré un trop gros morceau et a renvoyé l’Angleterre aux vestiaires d’abord, au pays ensuite.

L’importance d’une bonne défense n’échappera pas à l’investisseur avisé. Certes, faire des bénéfices est plus excitant que d’éviter de perdre de l’argent. Mais au final, l’investisseur ne sera gagnant que s’il évite de commettre des erreurs qui se paient cash. Rappelons aussi que le cours d’une action doit monter de 100% pour compenser une perte de 50%.

3. Voir au-delà des frontières nationales
Les supporters qui se contentent de suivre les matchs de leur équipe nationale se privent de bien du plaisir. Faudrait-il renoncer à l’ensemble du spectacle sous prétexte que les Diables Rouges ne sont pas qualifiés? Le football est un événement planétaire. Pour assister à de grands matchs, on ne saurait faire l’impasse sur le Brésil, l’Argentine ou l’Espagne.

Il n’en va pas autrement pour l’investisseur. Celui qui se limiterait aux actions belges laisserait passer de belles occasions. Ce n’est un secret pour personne que le principal potentiel réside dans les pays en croissance, Chine en tête.

4. Faire preuve de patience
Les équipes impatientes de marquer qui se ruent à l’attaque sont rarement victorieuses. De grandes formations comme le Brésil ou l’Espagne adoptent une autre approche. Faisant preuve de patience, les joueurs font circuler le ballon jusqu’au bon moment, celui de frapper.

Les investisseurs ont eux aussi besoin de ces passes calibrées, exécutées au bon moment. Le défi ne consiste pas uniquement à identifier les sociétés qui présentent des fondamentaux suffisamment solides, mais aussi à attendre le moment où leur cours sera nettement sous-évalué.

5. Ne pas avoir une confiance aveugle dans l’arbitre
Les arbitres ont joué un rôle prééminent dans cette coupe. L’erreur la plus flagrante est – pour l’instant – à mettre à l’actif de l’Uruguayen Jorge Larrionda qui, lors du match Allemagne-Angleterre, a annulé un but de Lampard. Il estimait, à tort, que le ballon n’avait pas franchi la ligne. Ce devait être 2-2, mais l’Angleterre a fini par perdre 4-1.

Dans le secteur financier aussi, les instances de contrôle ne sont pas infaillibles. Ni les banques centrales, ni les instances nationales de surveillance des Bourses, ni les agences de notation n’ont pu prévoir la crise à temps. Aucune n’a pu évaluer correctement l’impact des produits dérivés. De même, l’état déplorable des finances publiques grecques a échappé à l’attention de la Banque Centrale Européenne, provoquant une nouvelle crise des marchés financiers.