Comment choisir une SICAV, en quatre étapes ?

J’aborde cette thématique avec une approche en 4 étapes :

  • Etape 1 : allocation d’actifs stratégique
  • Etape 2 : allocation tactique au sein d’un contrat d’assurance-vie
  • Etape 3 : sélection d’une SICAV
  • Etape 4 : j’achète ou je n’achète pas ?

Etape 1 : disposer d’une allocation d’actifs stratégique 

Si nous souhaitons prendre un peu de hauteur, avant de se précipiter pour choisir sur quel support investir, il faut s’assurer qu’on dispose déjà une vision globale de son allocation d’actifs en fonction de ses propres objectifs patrimoniaux et sa situation personnelle. Quel est mon horizon de placement ? Pour quoi faire ? Quel est mon profil face au risque (combien suis-je prêt à perdre sur tout ou partie de mon patrimoine) ? De ces questions, pour lesquelles je prépare des éléments de réponse supplémentaire pour les prochaines semaines, découlent une allocation d’actifs stratégique, c’est-à-dire les grandes répartitions de votre épargne entre supports sans risque, actions, obligations, immobiliers, matières premières…

L’avantage des SICAV, c’est qu’elles couvrent quasiment toutes les catégories d’actifs (le « parent faible » est l’immobilier, à mon sens – et on pourrait faire un chapitre spécifiques sur les SCPI). Donc avant de choisir une SICAV, vous devez disposer d’une allocation d’actifs stratégique. A long terme, c’est véritablement une étape clé, l’essentiel de la performance de votre portefeuille dépend davantage de cette répartition que de l’allocation « tactique », c’est-à-dire le choix de supports spécifiques au sein d’une catégorie. Quand la marée monte, tous les bateaux montent…

Etape 2 : établir une allocation tactique au sein d’un contrat d’assurance-vie 

Maintenant armé de votre allocation d’actifs, il faut investir sur des supports concrets. Et là, on s’y perd très facilement : Morningstar présentent plusieurs milliers de fonds (hors trackers). Il faut donc être extrêmement sélectif. Pour des raisons fiscales, je préconise encore l’acquisition de parts de SICAV au sein d’un contrat d’assurance-vie parce que selon votre imposition marginale, il faudra être encore meilleur que le marché pour faire mieux que les performances d’un fonds « correct » dans une enveloppe fiscale. Or peu de gérants battent durablement le marché. La limite de cette approche, c’est que vous êtes « scotché » à votre contrat d’assurance-vie pendant 8 ans et vous êtes limité aux quelques centaines de fonds qui proposent. Mais finalement, dans ce domaine, la restriction a du bon : l’organisme assureur est déjà obligé d’opérer une sélection de fonds les plus robustes (au moins économiquement et juridiquement). Tout contrat avec des frais d’entrée nuls, des frais de gestion limités, et une interface en ligne peut convenir. J’ai personnellement opté pour le contrat qui offrait également les outils les plus adaptés à ma démarche (le contrat de Boursorama, mais d’autres choix sont possibles). Si vous n’êtes pas soumis à l’impôt sur le revenu, comme 45% des foyers, l’assurance-vie ne présente aucun intérêt en termes d’imposition. En revanche, elle vous permet d’acquérir des fractions de SICAV (ce qui peut vite devenir un casse-tête quand vous investissez 400 euros et que le support de votre choix en vaut 700…).

Etape 3 : sélection d’une SICAV

 Vous voici donc doté d’une allocation d’actifs « stratégique » que vous déclinez au sein d’un contrat d’assurance-vie. Pour choisir les « meilleurs fonds », j’ai réalisé une courte vidéo (moins de 10 minutes) pour expliquer comment choisir une SICAV, ce qui est bien le thème de l’article. Au risque de faire hurler quelques spécialistes, je me concentre sur des critères simples.

Tout d’abord, est-ce que le fonds surperforme sa catégorie sur 3 ans ? Pourquoi 3 ans ? Parce que sur 1 an, les performances ne sont pas significatives et parce que sur 5 ans, on risque de rater des fonds dynamiques en plein essor. En outre, à force d’étudier les fonds, on se rend compte qu’un gérant peut rarement battre si durablement le marché. Avec le succès, les souscriptions augmentent et il ne peut plus investir de façon aussi pertinente. Une fois ce premier filtre opéré, il faut étudier le comportement du fonds et notamment sa volatilité, par rapport à l’indice de sa catégorie et par rapport aux autres fonds de cette même catégorie. Parfois, il n’y a pas aucun fonds qui fait mieux que sa catégorie sur 3 ans dans le cadre du contrat d’assurance-vie que vous avez retenu. Dans ce cas, il faut ajuster votre allocation soit en restant à l’écart de cette catégorie, soit en optant pour le tracker indice le plus proche de votre catégorie (vous capterez ainsi les progressions du secteur à moindre frais. Une fois le filtre relatif à la surperformance appliqué, il faut étudier le comportement du fonds selon sa catégorie. Je pars du palmarès classé par ordre décroissant des performances sur 12 mois. Mais la performance a un prix : c’est le risque. C’est ce qu’on peut étudier à travers le ratio de Sharpe. Vous pouvez alors avoir 2 approches : minimiser votre risque pour le même niveau de performance, ou augmenter votre performance pour un même niveau de risque. Pour l’instant, j’utilise le site de Quantalys qui présente l’outil actuellement le plus abouti.

Etape 4 : j’achète ou je n’achète pas ? 

Bien que l’article s’intitule « comment choisir une SICAV », on pourrait considérer qu’à l’issue de l’étape 3, on dispose de tous les éléments de choix. Certes, mais doit-on acheter pour autant ? Je privilégie une approche de la bourse par cycle. Je n’innove en rien sur ce point, mais il me semble important de trouver des occasions de prendre ses bénéfices (parce que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel) et surtout je considère qu’il faut rester à l’écart du marché quand celui-ci chute. Pour l’instant, je n’ai rien trouvé de mieux qu’un oscillateur de moyennes mobiles (50/150 jours). J’y consacre d’autres billets, mais la logique principale est la suivante : quand la moyenne mobile 50 jours est au-dessus de la moyenne mobile 150, alors la tendance est haussière. Dans le cas contraire, elle est baissière. On peut approfondir l’utilisation des oscillateurs de moyennes mobiles en analysant le positionnement relatif du cours par rapport aux moyennes mais je préfère vous invitez à poursuivre la lecture spécifique. Ensuite, je suis adepte de l’investissement programmé : un peu chaque mois, et les mêmes montants. Pourquoi ? Parce que cela permet de lisser le risque, et surtout parce que cela correspond davantage aux flux financiers que nous recevons.