En matière d’épargne, il faut prendre le temps de décrypter les offres. Derrière les promesses de performance se cachent parfois des réalités moins généreuses. Avant de signer, prenez le soin de recueillir les éléments qui vous permettront de juger de la réalité du taux d’épargne et de la qualité du produit.
En grand, « 4% garantis », mais en plus petit, tout en bas, « pendant 3 mois »… Eh oui, il faut savoir décoder une offre pour apprécier la performance réelle d’un produit !
L’épargnant qui veut faire un placement sans risque dispose principalement de trois types de produits d’épargne : les livrets réglementés, les livrets non réglementés et les contrats ou supports d’assurance vie en euros. Chacun d’eux obéit à des règles de taux spécifiques.
Livrets réglementés : c’est l’État qui décide
Les livrets réglementés (Livret A, Livret de développement durable, Livret d’épargne populaire, Livret jeunes, Livret épargne entreprise) sont régis par l’État qui en fixe la rémunération à partir d’un taux de référence : 1,75 % depuis le 1er février 2013. Outre l’absence de frais, ces livrets ont une fiscalité attractive, puisque le taux servi est net d’impôts.
Le taux des livrets réglementés est révisé quatre fois par an. Il est calculé à partir d’une formule prenant en compte le taux d’inflation sur les 12 derniers mois et les moyennes des taux courts (Euribor 3 mois et Eonia), avec un plancher (taux d’inflation majoré de 0,25%). Comme ces paramètres évoluent fréquemment, le taux des livrets réglementés est très irrégulier. Difficile alors, pour les épargnants, d’anticiper leurs performances sur la durée. De plus, les intérêts des livrets sont calculés par quinzaine ; mieux vaut donc bien choisir la date à laquelle effectuer son versement ou son retrait.
Livrets non réglementés : la tentation de la surenchère
Les livrets non réglementés (également dénommés « super livrets ») ne suivent pas les mêmes règles. En effet, contrairement aux livrets réglementés, leur taux n’est pas fixé par l’État mais par l’établissement financier qui les distribue.
Pour séduire les épargnants, certains opérateurs ont tendance à multiplier les offres promotionnelles : ouverture à partir de seulement 10 €, taux exceptionnel… Dans la plupart des cas, il s’agit d’appâter l’épargnant avec un « ticket d’entrée » très séduisant puis, passée cette offre, de revenir très vite à des rémunérations beaucoup plus modestes.
Ajoutons que le taux annoncé sur un livret non réglementé est un taux brut. En effet, les intérêts sont soumis à 15,5 % de prélèvements sociaux et taxés selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu, sauf pour les contribuables touchant moins de 2 000 € d’intérêt dans l’année qui peuvent toujours bénéficier du prélèvement forfaitaire libératoire.
Assurance vie en euros : plus de potentiel…
Les contrats d’assurance vie en euros et les supports euros des contrats multisupports garantissent un taux minimum annuel auquel s’ajoutent, en fin d’exercice, des intérêts complémentaires dont le montant dépend de la stratégie financière de l’assureur.
Le rendement des fonds d’assurance vie en euros est fonction du niveau des taux obligataires et de la situation des marchés boursiers. En 2011, la crise des dettes souveraines et les turbulences enregistrées sur les marchés financiers avaient ainsi impacté les rendements servis sur les fonds en euros. Afin de servir une rémunération performante sur la durée pour un placement, comme le contrat d’assurance vie, destiné à financer des projets à moyen et long terme (achat immobilier, constitution d’un complément de revenu pour la retraite, préparation de la succession…), certains assureurs privilégient donc une politique de régularité des rendements sur le long terme, même en période de crise. Pour ce faire, lorsque les marchés financiers sont porteurs, ils constituent des provisions dans lesquelles ils peuvent « puiser » en période moins favorable. Ainsi, en 2011, ces opérateurs ont pu utiliser une partie de leur « Participation pour excédents » (PPE) afin d’offrir, sur leurs contrats et supports en euros, des rendements compétitifs dans un contexte peu favorable. En 2012 à l’inverse, la bonne tenue des marchés financiers a pu leur permettre de doter cette provision.
La performance n’est pas le seul critère de choix
Alors livret réglementé, livret bancaire, contrat d’assurance vie ? Avant de se déterminer, veillez à prendre en compte tous les aspects du placement : le rendement mais aussi l’environnement fiscal, les frais, la souplesse, l’accessibilité… À court terme, les livrets réglementés sont avantageux compte tenu de l’absence de frais et de fiscalité. À moyen et long terme, le contrat d’assurance vie présente un excellent potentiel avec ses possibilités de diversification sur différentes classes d’actifs, et son cadre fiscal et réglementaire incomparable, notamment en matière de transmission.
Quelle que soit l’option retenue, il convient de privilégier les établissements fiables et solides qui, année après année, servent à leurs clients des taux concurrentiels. C’est une sécurité pour votre épargne et une promesse de rendement pour l’avenir.
Merci pour ces conseils, je rajouterai pour faire un bon choix d’épargne vaut mieux avoir un bon banquier et un peu de discernement personnel car malheureusement il existe tellement de produits d’épargne sur le marché que l’on n’arrive plus à faire un choix judicieux , rentable et efficace de placement.
Bonjour,
Il faut en effet se méfier des communications sur les taux bruts.
Quant à l’assurance vie, l’aspect fiscal peut être important pour un jeune contrat.
Merci pour ce tour d’horizon 🙂
A bientôt,
Marc.