1 200 euros de salaire, 600 euros d’allocation, et pourtant le compte n’y est pas. Le cumul emploi et ARE ressemble parfois à une mécanique d’horlogerie, où chaque engrenage compte. Reprendre un poste à temps partiel ou retrouver une activité salariée ne ferme pas d’office le robinet de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Oui, il est possible de percevoir encore une partie de son indemnité, mais le chemin est balisé, les conditions strictes et la formule de calcul implacable.
Tout commence par la déclaration mensuelle. Ici, pas de place pour l’approximation : chaque euro de gain brut, chaque heure travaillée pèse dans la balance. L’allocation s’ajuste, calculée selon les revenus déclarés et le nombre de jours non indemnisables. À la moindre variation, un emploi moins bien payé, un changement de rythme, les règles de calcul changent. La reprise d’un poste moins rémunéré qu’auparavant, par exemple, modifie la donne.
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Qui peut bénéficier d’un complément de salaire de Pôle emploi ?
Le versement d’un complément de salaire par Pôle emploi (désormais France Travail) ne concerne pas tout le monde. Seuls les demandeurs d’emploi déjà indemnisés par l’ARE (Allocation d’aide au Retour à l’Emploi) peuvent y prétendre, à condition de rester inscrits et d’actualiser leur situation chaque mois. Cette possibilité s’adresse à ceux qui reprennent une activité rémunérée, quel que soit le contrat : CDD, CDI, intérim ou portage salarial. Le secteur d’activité n’a aucune incidence.
Ce qui déclenche le cumul ARE et salaire, c’est la reprise d’un emploi qui ne permet pas de retrouver son ancien niveau de revenus. France Travail intervient alors, en versant un complément, avec une limite : la somme allocations + nouveaux salaires ne doit jamais dépasser le salaire brut mensuel de référence (plafond = SJR x 30,42). Si ce seuil est franchi, le versement de l’ARE s’interrompt, sans préavis.
Pour clarifier les démarches, voici les impératifs à respecter :
- Le demandeur d’emploi doit signaler chaque mois, via le site France Travail, le nombre d’heures travaillées et le montant de son salaire brut.
- L’indemnisation partielle de l’ARE ne se poursuit que si l’inscription reste active, sans interruption de droits.
Le dispositif s’adapte à tous les rythmes : temps partiel, temps plein, secteur public ou privé. Les missions courtes, l’intérim ou le portage salarial ouvrent les mêmes droits. Mais l’accès au complément n’a rien d’automatique : chaque actualisation mensuelle, chaque plafond respecté, conditionne le versement. Une déclaration incomplète ou erronée, et le paiement s’arrête aussitôt.
Les critères à remplir pour cumuler salaire et allocation chômage
Le cumul allocation chômage et activité salariée n’est possible qu’en respectant à la lettre les règles de France Travail. Première exigence : rester inscrit comme demandeur d’emploi. Une radiation, et tout s’arrête immédiatement. La seconde clé, c’est l’actualisation mensuelle, qui impose de déclarer précisément le nombre d’heures travaillées et le salaire brut perçu. France Travail peut réclamer les bulletins de salaire et les attestations employeur pour vérifier chaque déclaration.
Attention, le cumul s’arrête net si les revenus du nouvel emploi dépassent le plafond fixé, c’est-à-dire l’ancien salaire brut (calculé SJR x 30,42). Dès le premier euro au-dessus, l’ARE saute. La surveillance est rigoureuse. Tous les contrats sont concernés : CDD, CDI, intérim, portage salarial. Même une activité indépendante peut ouvrir droit au cumul, dans le cadre de l’ARCE, si l’on crée son entreprise.
Un détail à ne pas négliger : la reprise d’activité permet de recharger ses droits au chômage si l’on a travaillé au moins 130 jours ou 910 heures dans la période de référence. Ce principe des droits rechargeables prolonge la durée d’indemnisation.
Des situations particulières suspendent ou stoppent le cumul : maladie, congé maternité, entrée dans un CSP (contrat de sécurisation professionnelle). Dans chaque cas, il faut déclarer la situation avec précision. À la moindre irrégularité, France Travail frappe vite : suspension ou radiation immédiate.
Comment Pôle emploi calcule-t-il le montant de votre complément ?
Le calcul du complément de salaire versé par Pôle emploi ne laisse rien au hasard. Tout débute avec le salaire journalier de référence (SJR), déterminé à partir des salaires bruts perçus sur les 24 ou 36 derniers mois, à l’exclusion des indemnités exceptionnelles (licenciement, rupture, congés payés non pris). C’est sur cette base que l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est fixée.
La règle est simple : le cumul ARE + salaire net ne doit jamais dépasser l’ancien salaire brut. Un plafond s’applique, correspondant à SJR x 30,42. Si la somme des revenus mensuels (salaire brut + ARE) dépasse ce seuil, l’ARE est réduite, voire suspendue pour le mois concerné.
Le nombre de jours indemnisables chaque mois se calcule comme suit :
- J = [ARE mensuelle (rémunération brute x 0,70)] / allocation journalière
Ce sont uniquement ces jours qui sont déduits de la durée totale des droits. Conséquence directe : l’ARE peut être versée plus longtemps, la période d’indemnisation s’étire dans le temps. Depuis avril 2025, le paiement s’effectue sur une base de 30 jours par mois.
En plus, l’ARE reste soumise à la CSG/CRDS et à l’impôt sur le revenu. Ce système de cumul, strictement encadré, permet aussi d’ouvrir des droits à la retraite, sous certaines conditions. Chaque euro perçu est vérifié, chaque actualisation mensuelle passe au crible vos revenus déclarés.
Demander le complément : étapes et conseils pour ne rien oublier
La marche à suivre ne laisse pas de place à l’improvisation. Chaque demandeur d’emploi inscrit à France Travail doit procéder à son actualisation mensuelle. Sans cette formalité, le versement du complément de salaire s’arrête net. L’actualisation peut s’effectuer en ligne, par téléphone, ou directement en agence, entre le 28 du mois et le 15 du mois suivant. Il faut indiquer avec précision le nombre d’heures travaillées, la rémunération brute, et transmettre les bulletins de salaire dès qu’ils sont en main.
Mais ce n’est pas tout. France Travail réclame aussi l’attestation employeur à chaque nouvelle embauche, que ce soit pour un CDD, un CDI, une mission d’intérim ou du portage salarial. Ce document certifie le contrat et le montant du salaire exact. Prévoyez un délai de traitement : généralement, le paiement intervient trois à cinq jours ouvrés après actualisation, à condition que tout soit transmis dans les temps.
Mieux vaut anticiper : le site de France Travail propose une simulation de droits pour estimer le montant du complément. Ce simulateur prend en compte le SJR, le salaire mensuel et la nature du contrat pour affiner les prévisions. Chaque mois, le cumul ARE/salaire est contrôlé avec précision, sans marge pour l’approximation.
Oublier une déclaration, transmettre un document en retard ou commettre une erreur expose directement à une suspension, voire une radiation, avec perte provisoire des droits. La rigueur et la transparence dans la déclaration restent le meilleur moyen de garantir le versement du complément.
Le parcours peut sembler complexe, mais il permet de maintenir une stabilité financière pendant la transition professionnelle. Entre vigilance et anticipation, chacun a la possibilité d’avancer sans craindre la chute soudaine. France Travail surveille, mais laisse la porte ouverte à ceux qui respectent les règles du jeu.


